Entre les croupiers et la direction du Groupe Barrière du casino d’Enghien, le torchon brûle. Alors que le Groupe a fait part de son ambition d’installer trois nouvelles roulettes électroniques à l’intérieur de la salle des jeux de table du casino, les croupiers font d’ores et déjà savoir leur opposition formelle à ce projet. Pour ces derniers, la concrétisation d’un tel projet risque fortement d’être suivi par une nouvelle vague de suppressions d’emplois au sein d’un personnel qui a déjà vu partir 130 de ses membres au cours des six dernières années. Ce 4 février, une cinquantaine d’employés de la maison s’est donc réunie en assemblée générale sous la houlette de leurs syndicats de tutelle, FO et CGT.
Roulettes électroniques = suppressions de postes de croupiers
Dans l’esprit des 685 salariés du Groupe Barrière à Enghien, cette équation ne semble souffrir d’aucune ambiguïté. En effet, comme l’explique Jean-Christophe Tirat, un croupier ou un chef de table n’est pas utile pour le bon fonctionnement d’une roulette électronique. Ainsi, l’installation de tels dispositifs dans les salles de casino conduit inexorablement à des fermetures de tables, et par ricochet, à des suppressions de postes de croupiers, conclut le délégué FO. Pour lui, mais aussi pour la déléguée CGT, Yasmina Ruellan, l’installation, dans les mois à venir, de trois nouvelles roulettes dans la salle des jeux de tables, après celle mise en place récemment à l’intérieur de la salle des machines à sous, est donc hors de question. Et pour signifier clairement leur opposition, la menace d’un mouvement de grève a été brandie par les deux responsables syndicaux.
D’autres revendications en suspens
Cette situation de désaccord entre le casino et les croupiers offre également l’occasion à ces derniers de revenir sur leurs conditions de travail au sein de l’établissement. Jean-Christophe Tirat en a donc profité pour relever une situation actuelle de sous-emploi des croupiers de la maison. En effet, selon le délégué FO, le casino pourrait encore faire travailler une trentaine de personnes supplémentaires en ouvrant des tables parmi celles fermées. Cela réduirait, par la même occasion, le temps d’attente des joueurs du casino. Mais ce n’est pas tout. En effet, les croupiers et les autres membres du personnel de l’établissement ont exprimé leur mécontentement face aux mauvais comportements d’une certaine catégorie de clients. Pour eux, le casino doit faire le tri à ses entrées. Enfin, les salariés du Casino Barrière d’Enghien, notifient également leur opposition au projet de révision des horaires d’ouverture de l’établissement. Ce dernier prévoit en effet de passer les heures de fermeture de l’établissement de 4h00 à 5h00.
La direction du casino rassure
Pour Laurent Balmier, Directeur Général de l’établissement, les croupiers n’ont pas d’inquiétude à se faire. Justifiant le projet d’installation des roulettes électroniques par le besoin de flexibilité et d’adaptation de l’offre du casino en harmonie avec la demande actuelle, il a assuré qu’un tel projet était d’ailleurs la meilleure solution pour assurer la pérennité de l’activité, et donc des emplois des croupiers. Il a par ailleurs tenu a rappelé les efforts déjà consentis par la direction, avec la récente embauche de 8 nouveaux croupiers. Laurent Balmier conclut en assurant que l’installation des roulettes électroniques peut s’effectuer sans aucune suppression de poste au sein des croupiers de la maison.
